Accra GHANA –Une conférence prévue le 7 juillet, au Centre International Kofi Annan de Formation au Maintien de la Paix (KAIPTC), réunira, en présentiel et en virtuel, des parties prenantes aux questions relatives aux femmes, à la paix et à la sécurité (FPS) de toute l’Afrique de l’Ouest. Cette rencontre visera à faciliter des échanges fructueux sur les enseignements tirés de la mise en œuvre du Programme FPS, ainsi que sur son intégration réelle en Afrique de l’Ouest et au Sahel, aujourd’hui et à l’avenir.
Alors que le continent africain continue de réaliser des progrès en faveur de l’autonomisation des femmes, il n’en demeure pas moins que plusieurs défis subsistent, témoignant ainsi de la nécessité d’une participation active des femmes au Programme Femmes, Paix et Sécurité. Le KAIPTC s’est associé au Secrétariat exécutif du G5 Sahel (SEG5S) et à l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), dans le cadre du projet Partenariats pour la paix (P4P), afin d’organiser une conférence régionale qui servira de plateforme aux parties prenantes pour échanger des connaissances et des recherches fondées sur des données probantes en vue de soutenir la mise en œuvre du Programme FPS. Les participants à cette conférence seront également invités à proposer des mesures pratiques pour faire avancer le programme dans leurs domaines respectifs en se basant sur les principales connaissances tirées de la conférence.
Placée sous le thème ‘Nos histoires, nos enseignements et nos perspectives’, cette conférence régionale semi-virtuelle d’une journée réunira des gouvernements et des acteurs de la société civile d’Afrique de l’Ouest. Elle leur permettra de présenter l’état d’avancement des politiques et des interventions en matière de genre, de paix et de sécurité dans leur pays, et de mettre en lumière les initiatives, les interventions clés et les activités entreprises dans le cadre du programme FPS.
Parmi les participants figureront des experts en la matière issus des organismes gouvernementaux chargés de la mise en œuvre et de l’intégration des politiques liées au genre, ainsi que des experts d’organisations de la société civile, du monde universitaire, des praticiens, des partenaires de développement et autres. Cette conférence permettra ainsi de fournir un cadre de dialogue qui contribuera de manière significative à éliminer les obstacles et les défis contextuels qui entravent ou pourraient entraver l’avancement du programme FPS.
La résolution 1325 de l’ONU : La résolution 1325 a été adoptée en octobre 2000 par le Conseil de sécurité des Nations Unies pour traiter spécifiquement des questions liées au genre. Elle réaffirme le rôle important des femmes dans la prévention et la résolution des conflits. La majorité des personnes touchées par les conflits armés étant des femmes et des enfants, la résolution a été jugée historique pour de nombreuses raisons. Elle prend en compte les expériences des femmes dans les situations de conflit et d’après-conflit, et reconnaît également les contributions et l’absence des femmes dans les processus de résolution, de prévention des conflits et de consolidation de la paix. Cette résolution invite toutes les parties prenantes et tous les acteurs à veiller à l’intégration de la dimension genre dans tous les efforts de paix et de sécurité des Nations Unies, ainsi que dans les efforts de prévention des conflits et les processus de consolidation de la paix.
Après 20 ans d’existence, les experts en matière de paix et de sécurité et les défenseurs de l’égalité des sexes du monde entier se penchent sur les progrès, les enseignements et les menaces afin de redéfinir les stratégies. Le livre des progrès contient des informations assez impressionnantes sur l’Afrique quant à la mise en œuvre de la résolution. En se dotant d’instruments normatifs, tels que le Protocole de Maputo (2003), l’Union Africaine (UA) enjoint ses États membres à prendre en compte les préoccupations des femmes, notamment dans les situations de conflit, et à leur donner la possibilité de participer aux processus de paix. En outre, la création de la Direction Femmes, Genre et Développement de l’UA en 2000, la nomination de l’Envoyée spéciale de l’UA pour les femmes, la paix et la sécurité en 2014 et la création du Réseau africain des femmes dans la prévention des conflits et la médiation de la paix (FemWise) en 2017 indiquent des efforts progressifs pour parvenir à la participation inclusive des hommes et des femmes sur le continent.
Les experts estiment qu’en dépit de l’amélioration des efforts déployés aux niveaux continental, régional et national, les femmes sont toujours victimes d’inégalités qui se présentent sous forme de violences sexuelles, de mariages forcés, d’esclavage sexuel et d’autres formes de violence sexiste (gender based violence, GBV) utilisées non seulement pour contrôler les femmes et/ou leurs communautés, mais aussi comme tactique de terreur. Bien que les femmes puissent être victimes de ces actes de terreur, leur participation active au recrutement, aux combats, aux attentats-suicides et à la formation de la prochaine génération de djihadistes dans les cas d’extrémisme violent est tout aussi réelle. Ces maux seront au centre des discussions lorsque les participants se pencheront sur la recherche de solutions à ce qui est considéré comme le plus grand pacte de l’ONU pour les femmes.
Mlle. Amma Addo-Fening, Cadre supérieure chargée de l’engagement des parties prenantes au KAIPTC: Amma.Addo-Fening@kaiptc.org
1. Mme. Rosemond Aryeetey
Responsable des affaires institutionnelles, KAIPTC
Rosemond.Aryeetey@kaiptc.org
2. Abigail Bondzie
Spécialiste de la communication du P4P, USAID
comms@crea-p4p.com
Le Centre International Kofi Annan de Formation au Maintien de la Paix (KAIPTC) a été créé pour mettre à profit et partager l’expérience et les compétences internationalement reconnues du Ghana en matière d’opérations de paix avec d’autres États de la région de la CEDEAO et du reste de l’Afrique. Le Centre offre des formations dans les trois (3) domaines suivants : Opérations de soutien à la paix, Gestion des conflits et Études sur la paix et la sécurité. Il offre également des programmes de master et de doctorat dans les mêmes domaines thématiques. Le KAIPTC dispose d’un département de recherche de calibre mondial qui mène des recherches dans les thématiques de la paix et de la sécurité. Le Centre a mis en place un Institut chargé des questions relatives aux femmes, à la paix et à la sécurité (Institut Femmes, Paix et Sécurité) qui œuvre au renforcement des capacités africaines en vue de la mise en œuvre intégrale du Protocole de Maputo, et au soutien à la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies et de résolutions connexes sur les femmes, la paix et la sécurité dans le contexte de l’Afrique. Vous trouverez de plus amples informations sur le site Web du KAIPTC – www.kaiptc.org ; suivez-nous sur Facebook et twitter @Kaiptcgh, ou sur Instagram @Kaiptc.
Le programme Partenariats pour la Paix (P4P) est un projet de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) qui contribue à la réalisation de l’objectif du gouvernement américain de réduire la vulnérabilité à l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest. Ce programme de cinq ans (septembre 2016 à août 2021) passe par la collaboration avec les parties prenantes régionales et nationales en Afrique de l’Ouest pour élaborer une interprétation commune de l’extrémisme violent dans la région du Sahel. Le P4P cherche également à améliorer la capacité institutionnelle des organisations et des gouvernements à mettre en œuvre des approches de prévention de l’extrémisme violent plus efficaces et coordonnées. Au niveau régional, le projet appuie les efforts du G5 Sahel afin d’aider ses États membres à développer des politiques efficaces et durables de lutte contre l’extrémisme violent. Au niveau national, le programme P4P aide les gouvernements à développer des stratégies et des plans d’action nationaux en matière de CVE afin de réduire la menace de l’extrémisme violent dans leurs communautés. Ce programme vise enfin à soutenir les réseaux de groupes de la société civile afin d’améliorer la coordination entre les parties prenantes et de permettre une approche plus rationnelle de CVE. Le projet couvre actuellement le Burkina Faso, le Tchad, le Niger, la Mauritanie et le Secrétariat exécutif du G5 Sahel.